Les effets des algues sur notre agriculture

« Il faut un changement de paradigme pour que la science se préoccupe
davantage des effets des algues sur notre agriculture »

Les algues représentent une véritable opportunité pour l’agriculture, l’extrait d’article ci-dessous le
montre très bien. Vincent Doumeizel, conseiller océan auprès de l’ONU, expert en algues, a livré
son opinion le 29 novembre dernier, lors du forum blue cluster.

« Les algues vertes sont une ressource extrêmement intéressante. On en cultive en Bretagne, on en
importe (les mêmes, les ulves !) du Portugal, quand ce n’est pas de Chine, vers la Bretagne. Il y a
cependant une volonté compréhensible des élus écologistes de ne pas valoriser le produit d’une
pollution terrestre et des élevages porcins. Valoriser une ressource qui vient de cette pollution, ce
serait remettre en cause les efforts nécessaires à mettre en place pour une agriculture plus
vertueuse.

Maintenant, au-delà de l’idéologie, il va falloir traiter le problème. On pourrait essayer de les
récolter et les valoriser mais on pourrait faire encore mieux, en s’inspirant des Chinois qui créent des
fermes d’algues dans les baies les plus polluées. Les algues (plutôt brunes que vertes du fait de leur
meilleure solidité) absorbent les excès de nutriments que l’on peut ensuite reverser sur les sols pour
les enrichir et créer une agriculture circulaire, presque neutre en phosphate. D’ici sept ans, la Chine
sera quasiment neutre en phosphate grâce aux grandes fermes d’algues qu’elle a
développées dans ses baies pour capter tous les nitrates et les phosphates qui y étaient présents en
excès.

En agriculture, l’algue est une solution dont on connaît aujourd’hui déjà les vertus mais c’est du côté
de la science que ça coince. On en sait encore assez peu et on n’est pas capable d’expliquer
pourquoi ça marche. Il faut former des scientifiques afin de mieux comprendre quelles sont les
actions bénéfiques des algues sur les cultures. Quand on voit que 550 chercheurs (selon l’Inrae)
travaillent sur deux variétés de blé très similaires que l’on cultive depuis 12 000 ans et qu’en
parallèle, 70 chercheurs travaillent sur 12 000 espèces d’algues très différentes que l’on cultive
depuis moins de dix ans, on a un changement de paradigme à opérer. Il faut développer les instituts
de recherche pour que des centres comme la station biologique de Roscoff ne dispose pas de 70
chercheurs mais de 300. »

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